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jeudi 1 décembre 2016

Freud et l'homosexualité

Freud considère que l’homosexualité crée des personnalités plus infantiles ou plus narcissiques. Et il faut rappeler que jusqu’au début des années 1980 – même si ce n’était pas dit comme tel – on n’était pas analyste si on était homosexuel. On cachait son homosexualité si on voulait devenir analyste, parce qu’on considérait qu’un analyste homosexuel ne pourrait pas bien analyser le transfert."


" L’homosexualité était considérée comme une perversion par Freud, dans un sens plus médical bien sûr que la perversion comme on peut l’entendre aujourd’hui quand on dit d’un individu : « C’est un pervers. » Mais c’est quand même pour lui une déviance, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire que la sexualité « normale » – parce que, pour Freud, il y a une sexualité normale – est déviée de son objet et se dirige vers le même sexe, à savoir un autre objet que l’objet « normal », qui devrait être la personne du sexe opposé. Pour Freud, l’homosexualité est une déviance d’un développement normal.
Donc une forme de pathologie ?
Freud considère que l’homosexualité crée des personnalités plus infantiles ou plus narcissiques..."

Mais certains psychanalystes disent que l’homoparentalité effacerait l’altérité, ferait disparaître le rôle du père et de la mère et porterait atteinte à l’équilibre psychique des enfants. Ces arguments sont-ils recevables ? C’est vrai que la question de la différence est fondamentale pour le développement du psychisme de l’enfant. Dans la psychanalyse, cette différence se fait sur celle des sexes et des générations. La différence des générations existe dans l’homoparentalité : ce ne sont pas des gens de 5 ans qui vont adopter des gens de 4 ans, ce sont des adultes qui adoptent des enfants. Il est évident qu’un homme et une femme sont différents. Mais Freud a aussi beaucoup parlé de la bisexualité psychique – chaque être est masculin et féminin – en expliquant qu’il y avait une différence entre le masculin et le féminin biologiques, extérieurs, et le masculin et le féminin psychiques, qui sont d’un autre ordre.
On réduit le complexe d’Œdipe à une réalité extérieure et sociale : un homme, une femme, papa, maman… Or, souvent, les pères qui sont fantasmés ne sont pas les pères de la réalité biologique. Donc, quand on dit qu’il faut avoir un père et une mère pour faire un Œdipe, je pense que cela ne correspond pas à la réalité et que, par ailleurs, ce n’est pas du bon freudisme.
LE MONDE | 08.11.2012 à 16h29 Propos recueillis par Nicolas Truong"

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